Conseil des ministres : réforme du Baccalauréat et des bourses aux étudiants gabonais

Le ministre de l'Enseignement supérieur, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, lors du conseil des ministres du 29 mars au Gabon @ DR

Ce vendredi 29 mars, à l’occasion du conseil des ministres, les questions d’éducation ont largement été débattues. Des dispositions importantes ont été adoptées concernant en particulier le Baccalauréat et le mode d’attribution des bourses pour les étudiants. Celles-ci s’inscrivent dans une volonté plus générale de réformer en profondeur le système d’éducation et de formation au Gabon. 

Au Gabon, le Baccalauréat fait peau neuve. Désormais, « le calcul de la moyenne tient compte des notes obtenues à l’examen ». Et le compte rendu du conseil des ministres d’en détailler les modalités :

« A l’issue des épreuves du premier groupe, les candidats ayant obtenu une moyenne égale ou supérieure à 10/20 sont déclarés admis par le jury. Ceux dont l’admission n’aura pas été prononcée par le jury et qui ont obtenu une note moyenne au moins à 8/20 sont autorisés à subir les épreuves orales du second groupe. Les candidats admissibles feront connaitre, au vu des notes obtenues aux épreuves du premier groupe, les deux disciplines dans lesquelles ils n’ont pas obtenu la moyenne et sur lesquelles ils désirent faire porter leurs épreuves orales de contrôle. A l’issue des épreuves du second groupe, sont déclarés définitivement admis les candidats dont la note moyenne, pour l’ensemble des deux groupes d’épreuves, est au moins égale à 10/20 ».

Autre réforme marquante en matière d’éducation, celle concernant les bourses aux étudiants. Hier, un projet de décret a été adopté qui vise à adapter les conditions d’attribution des bourses aux évolutions économiques actuelles.

Désormais, les conditions d’attribution des bourses sont renforcées : l’élève doit être âgé de 19 ans au plus au moment de la demande ; il doit avoir obtenu le baccalauréat ou un diplôme équivalent reconnu par l’Etat gabonais, avec une moyenne générale supérieure ou égale à 12/20 à l’examen.

Par ailleurs, au côté de celle traditionnelle, deux autres bourses sont désormais prévues. La première est une allocation, une prise en charge financière partielle pour les études supérieures accordée au mérite, aux étudiants en dépassement des conditions d’âge, remplissant les critères de moyenne, et optant pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon.

La seconde consiste en un prêt étudiant qui est, quant à lui, une aide financière remboursable pendant cinq ans, obtenu auprès d’une banque ayant accepté un dossier présenté par l’Agence Nationale des Bourses du Gabon, sous la garantie conjointe de l’Etat et de la famille consentie aux étudiants remplissant les conditions de mérite en dépassement d’âge, ou optant pour une orientation libre dans les établissements reconnus au Gabon.

Volonté de réformer en profondeur le système d’éducation et de formation

Il s’agit d’être plus sélectif et de privilégier le mérite. Les élèves éligibles à une bourse doivent donc l’être sur la base de critères sociaux et d’excellence académique. « Ça n’est pas qu’une question de bonne gestion des deniers publics, dont le montant n’est d’ailleurs pas infini, c’est aussi une question de justice sociale », a expliqué un membre du cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur.

Ces dispositions concernant le Baccalauréat et les bourses s’inscrivent dans l’ambition plus générale des autorités gabonaises de rénover de fond en comble le système d’éducation et de formation au Gabon. En août 2018, une Task force sur le sujet s’est réunie durant plusieurs jours. Elle a formulé plusieurs propositions concrètes afin notamment de mettre en adéquation l’offre de formation avec les besoins, actuels ou potentiels, sur le marché du travail. Ce qui passe notamment par la promotion de l’apprentissage et des filières techniques.