Conseil des ministres au Gabon : Désormais, le niveau de dette sera strictement pris en compte dans la définition des politiques économiques et budgétaires

Ali Bongo présidant le conseil des ministres ce jeudi 23 mai au Palais du Bord de mer à Libreville © DR

Hier, le Conseil des Ministres a entériné le projet de décret relatif à la réorganisation de la Direction générale de la Dette. Objectif : mieux intégrer l’activité de ce service dans la définition des politiques économiques et budgétaires de l’Etat. Une petite révolution au Gabon. 

Désormais placée sous l’autorité conjointe des Ministres en charge de l’Economie et du Budget, la Direction générale de la Dette voit ses missions être sensiblement redéfinies.

Elle sera notamment chargée d’assurer le gouvernement que « le recours à l’emprunt répond à un besoin réel lié à l’exécution des dépenses autorisées par la Loi de Finances ; de mieux connaitre et mieux prendre en compte dans l’élaboration des prévisions budgétaires et comptables les engagements liés à la dette de l’Etat ; et de s’assurer que le volume de la Dette, des charges et les contrats qui y sont rattachés restent soutenables par rapport à la situation de la Trésorerie de l’Etat. »

Cette réforme, en apparence technocratique, est une petite révolution au Gabon. Il s’inscrit dans la volonté des autorités gabonaises de réduire l’endettement du pays, amorcée l’année dernière avec la mise en oeuvre d’une réforme inédite de l’Etat et des finances publiques.

« Ce dispositif permettra de maîtriser l’endettement du pays et de le réduire progressivement en prenant le sujet très en amont, dès l’élaboration de la loi de Finances et des politiques économiques », explique un économiste travaillant au siège d’une grande banque à Libreville. « J’y vois le signal positif que le traitement de la dette est pris en compte avec sérieux par les autorités. Et surtout, qu’il ne s’agit pas d’une préoccupation conjoncturelle mais permanente », se réjouit-il.

Selon les données compilées des services de la Direction générale de l’Economie et de la Politique fiscale (DGEPF) à fin décembre 2018, le Gabon a réglé 622,8 milliards de F CFA de la dette publique (323,4 milliards de F CFA dette extérieure et 299,4 milliards de F CFA de dette intérieure). Un montant en baisse de 19,8 % par rapport à 2017 où il était établi à 777,1 milliards de F CFA. Cependant, le volume des règlements liés à la dette publique reste élevé. D’où la volonté des autorités de stopper les déficits et d’apurer progressivement le stock de dette.