Connue pour ses prétentions excessives, l’opposition gabonaise boude largement une rencontre avec le conseiller Afrique d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron accueilli par le président gabonais Ali Bongo Ondimba lors de son arrivée au Palais présidentiel ce mercredi 1er mars 2023 à Libreville © Communication présidentielle

C’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui, dans un article publié ce jeudi sur son site internet, en fait la révélation. 

« Une première rencontre a eu lieu dans la matinée du 2 mars, à la résidence consulaire, entre Franck Paris, le ‘Monsieur Afrique’ du chef de l’État français, et cinq membres de l’opposition », renseigne Jeune Afrique dans un article publié ce jeudi 2 mars sur son site internet.

Parmi eux, Paul-Marie Gondjout, récemment radié de l’Union nationale (UN) et désormais patron de l’Union nationale initiale (dont les statuts ont été déposés en juillet 2022) qui s’inscrit dans une opposition constructive, mais pas Alexandre Barro Chambrier (ABC), le leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité, ou Guy Nzouba-Ndama, leader des Démocrates, qui se sont fait représenter. Et encore moins Paulette Missambo, la présidente de l’UN, qui s’est faite excusée au motif qu’elle ne serait pas à Libreville. Ni Jean Ping, le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2016.

« Si cette réunion a été largement boudée par les opposants, c’est parce qu’ils n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient. D’abord, ils demandaient au président français de ne pas venir. Ensuite, si celui-ci venait, ces opposants demandaient à le rencontrer lui personnellement, et non un de ses collaborateurs. Sur aucun de ces deux points, ils n’ont obtenu gain de cause. Emmanuel Macron est au Gabon et il ne rencontrera pas d’opposant », explique un professeur en science politique de l’UOB. « Pour l’opposition gabonaise, c’est un échec sur toute la ligne. Elle considère, de façon un peu prétentieuse et désobligeante, que rencontrer le conseiller Afrique du président français, qu’elle perçoit à tort comme un second couteau, c’est un trop maigre lot de consolation », souligne-t-il.

Que dire en ce cas de la société civile qui, écrit Jeune Afrique, a rencontré ce même 2 mars dans les locaux de l’Institut Français Nadège Chouat, adjointe de Franck Paris, et Christophe Bigot, directeur de l’Afrique et de l’Océan indien au Quai d’Orsay ?

Ces rencontres ne sont, à l’évidence, pas de nature à inquiéter les autorités gabonaises. D’autant plus que celles-ci, indique Jeune Afrique, « avaient été informées de ces échanges en amont par leurs homologues français. »