
Malgré la mise hors jeu de l’ex-PAM, Guy Nzouba-Ndama, le président congolais, principal bailleur de fonds de l’opposition gabonaise, n’a pas renoncé à ses ambitions d’ingérence dans les affaires de politique intérieure du Gabon.
« Proche de l’opposition gabonaise, le président congolais Denis Sassou Nguesso a profité de son voyage à Libreville (les 1er et 2 mars dernier à l’occasion du One Forest Summit, NDLR) pour recevoir dans la soirée du 1er mars, Alexandre Barro Chambrier, le président du Rassemblement pour la Patrie et la Modernité (RPM) », renseigne Africa Intelligence dans un article publié sur son site internet ce mardi 14 février.
En revanche, le chef de l’Etat congolais n’a pas daigné recevoir, malgré leur insistance, les responsables de Réagir. Celui-ci a « refilé le dossier », comme le dit trivialement un de ses proches, à Omar Denis Junior Bongo que Denis Sassou Nguesso utilise comme « proxy » pour tenter de perturber le jeu politique gabonais.
Proxy
« Mais », écrit Africa Intelligence, « le chef (de Réagir), François Ndong Obiang, ne s’est pas entendu avec son vice-président, Félix Bongo, pour savoir qui devrait être reçu par le jeune homme (ODJB, NDLR) ». Réalité ou prétexte ? Le fait est que Réagir n’a pu s’entretenir avec la délégation congolaise, ce qui ne devrait pas être sans incidence sur les finances du parti dans les mois à venir.
Réagir a d’autant plus de quoi vitupérer qu’un autre opposant, Pierre-Claver Maganga Moussavou, effectue actuellement un séjour à… Oyo, le fief de Denis Sassou Nguesso. L’ancien vice-président gabonais, reçu avec faste par son hôte, espère convaincre le président congolais de miser sur lui à l’occasion de la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir au second semestre de cette année et qui se jouera à un seul tour.
Oyo, Oyé ?
Le soutien financier du président congolais à l’opposition gabonaise est l’objet de vives critiques tant au Gabon où cette ingérence dans les affaires politiques intérieures du pays est très mal perçue par la population ; mais aussi au Congo où l’opposition et les organisations de la société civile dénoncent de concert un « gaspillage honteux de l’argent alors que l’écrasante majorité de la population congolaise croupit dans la misère. »