Confirmation en appel par la Justice française de l’interdiction de diffusion d’un documentaire sur Patience Dabany, la mère du Président Ali Bongo Ondimba

La chanteuse Patience Dabany, mère du président gabonais Ali Bongo Ondimba. © Twitter – Shine Africana

Mercredi 27 juin, la justice française a confirmé en appel l’interdiction d’un documentaire sur la mère du président gabonais Ali Bongo, Marie Joséphine Nkama, alias Patience Dabany. L’intéressée avait obtenu en février l’interdiction en première instance, par le Tribunal de grande instance de Paris, de la diffusion d’un entretien filmé, qu’elle avait accordé dans le cadre de ce documentaire baptisé « les matriarches ».

L’information a été éventée via l’AFP et le blog du journaliste Jean-Marc Morandini, très suivi en France pour sa couverture de l’actualité télévisuelle. Les avocats de l’ex-épouse d’Omar Bongo avaient plaidé qu’elle avait été trompée sur la finalité de cette interview et que son droit à l’image avait été bafoué. « Les Matriarches », documentaire en 52 minutes réalisé par Joël Soler, fait partie de « Despot Housewives », une collection de portraits d’épouses d’autocrates et de dictateurs.

Dans son jugement en appel prononcé mercredi 27 juin, la Cour d’appel de Paris a confirmé la décision du TGI, considérant notamment que « Mme Dabany (…) a été trompée sur la finalité du reportage », et que son consentement « a été sollicité et obtenu, mais a été vicié ».

Décision très rare

« Nous sommes très satisfaits de cette décision », a déclaré à l’AFP Georges Arama, avocat de Mme Dabany, soulignant qu' »il est très rare que des juridictions françaises interdisent la diffusion d’un documentaire ou d’un reportage ». La cour « a démontré la tromperie qui a été celle de Joël Soler [le réalisateur] et de Day for night [le producteur] » dans la demande d’interview qui avait été effectuée auprès de l’ex-première dame, a-t-il estimé.

Le documentaire incriminé aurait dû être diffusé en septembre sur Planète+, une chaîne thématique du groupe Canal+ qui avait coproduit la série, mais avait été déprogrammé suite à un courrier de l’avocat de l’ex-première dame du Gabon.

La décision de la Cour d’appel de Paris vient mettre un terme définitif à ce dossier.