Comme son père, Franck Ping mise sur le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire

Franck Ping © Facebook

C’est ce que révèle La Lettre du Continent dans un article très fouillé, publié ce mercredi 27 octobre.

« Le 22 octobre au matin, le premier ministre congolais Anatole Collinet Makosso recevait dans les salons de l’hôtel de la primature une délégation du bureau d’études A-One Technologies, venue proposer au Congo ses services d’intégration de documents sécurisés (passeports, carte d’identité, etc.) avec l’aide de plusieurs entreprises occidentales du secteur, dont A-One est l’agent. L’équipe était emmenée par Franck Ping, fils aîné de Jean Ping », indique la très informée Lettre du Continent.

« Exilé à Abidjan, d’où est originaire sa mère, depuis l’échec de son père à l’élection présidentielle gabonaise en 2016, Franck Ping est particulièrement bien introduit au Congo : sa femme est la sœur de la première femme du fils aîné du président congolais, Denis Christel Sassou Nguesso, actuellement ministre de la coopération internationale dans le gouvernement Makosso », explique le bimensuel.

Mais il n’y a pas que sur le Congo-Brazzaville que Franck Ping se repose. Il mise également sur la Côte d’Ivoire où ses sociétés, à l’instar d’A-One Technologies, sont toutes enregistrées. « Le fils du candidat malheureux à la présidentielle gabonaise opère également A-One Pacific Investment, spécialisé dans les projets immobiliers, et One Pacific Investment, plus spécifiquement destiné à l’accompagnement d’opérateurs étrangers. C’est sous l’égide de One Pacific que, le 23 septembre dernier, Franck Ping accompagnait Nicolas Sureau, le directeur du développement des projets internationaux d’Eiffage ».

Et de poursuivre : « Ils se sont rendus auprès du BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement) ivoirien, la puissante structure qui chapeaute presque tous les projets d’infrastructure et d’ingénierie en Côte d’Ivoire, ainsi qu’à la primature, où le responsable d’Eiffage a rencontré Karim Traoré, le conseiller infrastructure de Patrick Achi », informe La Lettre du Continent.

Jean, le père, compte-t-il sur Franck, le fils, pour financer sa future campagne électorale ?

Jean, le père, compte-t-il sur Franck, le fils, pour financer sa future campagne pour l’élection présidentielle qui aura lieu en 2023 au Gabon ? « Il est frappant de constater que les deux principaux bailleurs de Jean Ping sont le Congo-Brazzaville et la Côte d’Ivoire », fait observer un professeur en science politique de l’UOB de Libreville. « Sur ces terrains, il est d’ailleurs en concurrence avec un autre opposant Alexandre Barro Chambrier qui vient chasser dans les mêmes eaux », complète l’universitaire.

Dans l’entourage du président du RPM, on hésite d’ailleurs pas, en privé, à savonner la planche du clan Ping. « Entre affaires et affairisme, il y a parfois un mélange des genres. Si Jean Ping était président, il y aurait un risque que Franck, comme tenu de son historique, se comporte comme Karim Keita (fils de l’ex-président malien, Ibrahim Boubacar Keita) ou Mohamed Alpha Condé (fils de l’ex-président guinéen, Alpha Condé) », pointe un proche lieutenant d’ « ABC ».

Une allusion à un fait, d’ailleurs rappelé par La Lettre du Continent, dans son article : « lors d’une perquisition effectuée en 2014 au cabinet de l’avocat François Meyer, qui fut l’homme des affaires réservées de l’ex-président Omar Bongo, la police française, qui enquêtait alors sur les activités africaines de l’homme d’affaires français Michel Tomi, avait saisi des documents montrant que Franck Ping avait perçu des commissions sur plusieurs des contrats de Sinohydro au Gabon ».