Au plus grand soulagement du Président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, le Gabon a décidé de maintenir ses 444 soldats en Centrafrique où ils participent à la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Minusca, forte de 10 000 hommes.
« Prenant acte des multiples sollicitations et appels du président [centrafricain] Faustin-Archange Touadéra […] ainsi que du secrétaire général » de l’ONU, le gouvernement « a marqué son accord pour le maintien des troupes gabonaises au sein de la Minusca », la Mission de l’ONU en Centrafrique, a indiqué le gouvernement gabonais par voie de communiqué publié mercredi 4 juillet au soir suite au conseil des ministres du même jour.
Il le fait « au titre de la solidarité africaine et de l’excellence des relations d’amitié et de fraternité avec le peuple centrafricain », précise le document, qui ajoute que le gouvernement « s’engage par ailleurs à participer à la réorganisation de l’armée centrafricaine en matière de formation, en accueillant des officiers de la dite armée dans les écoles militaires gabonaises ».
Pour Faustin Archange-Touadéra, cette décision est un soulagement. En visite à Libreville le 14 juin, le président centrafricain avait demandé à son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba de maintenir ses troupes au sein de la Minusma. « Je suis venu dire à mon frère Ali que nous avons encore besoin de cette force dans notre quête de stabilité », avait alors déclaré le chef ce l’Etat centrafricain.
Le contingent gabonais apprécié de la population centrafricaine
En mars, à la suite d’allégations non vérifiées portant sur de présumées ventes d’armes, ainsi que sur des abus sexuels, Libreville avait annoncé avoir décidé de retirer ses 444 soldats de la Minusca. Pourtant, certaines voix parlent de mauvais procès à ce sujet, nourri par des jalousies au sein de la Minusca.
En effet, le contingent gabonais est considéré comme l’un des plus discipliné et les mieux équipés en comparaison à ceux d’autres pays. Par ailleurs, sa connaissance du terrain et de la culture local est particulièrement recherchée et les troupes gabonaises jouissent d’une solide réputation auprès de la population centrafricaine. Ce qui est loin d’être le cas de tous les contingents au sein de la Minusca.
Cette décision a pu être entérinée en marge du Sommet ordinaire de l’Union africaine, les 1er et 2 juillet dernier à Noukchott. Ali Bongo Ondimba y avait tenu une réunion avec les chefs d’Etat de la CEEAC, dont il est le président en exercice, au cours de laquelle la question de la stabilisation de la RCA figurait à l’ordre du jour.
