Ce que se sont (vraiment) dit Pacôme Moubelet Boubeya et Jean-Yves Le Drian

Pacôme Moubelet Boubeya et Jean-Yves Le Drian ce vendredi 4 juin 2021 à Paris © DR

Les ministres gabonais et français des Affaires étrangères se sont entretenus longuement hier, vendredi 4 juin, au Quai d’Orsay à Paris. Inquiète à la perspective de voir le Gabon rejoindre le Commonwealth, Paris cherche à consolider sa relation avec Libreville.

Selon une source diplomatique, l’entretien, qui a duré une bonne heure, a été « plus que cordial. » « Les intérêts entre la France et le Gabon sont particulièrement imbriqués. Personne n’a intérêt à jeter le bébé avec l’eau du bain », explique celle-ci.

A l’ordre du jour des discussions, figurait notamment la COP 26 dont le Gabon sera l’un des acteurs les plus en vue. Le pays, très en pointe dans la défense de l’Accord de Paris, préside en effet le groupe des négociateurs sur le climat. Point important, cette COP 26 se déroulera en novembre prochain au Royaume-Uni (à Glasgow en Ecosse précisément). Et Paris n’entend pas se faire damer le pion à cette occasion par Londres avec laquelle la rivalité s’est encore exacerbée depuis le Brexit. D’où la volonté de Paris de caresser la panthère gabonaise dans le sens du poil.

Deuxième sujet de préoccupation pour la France : la dette des entreprises. Libreville a assuré que toutes les entreprises françaises dont les prestations ont été effectivement et régulièrement effectuées seront payées dans les meilleurs délais. Le Gabon, qui a entrepris une profonde réforme de sa gestion des finances publics, s’efforce en particulier de réduire les délais de paiement. Raison pour laquelle il a entrepris de faire le départ entre la vraie dette, effectivement due, et la fausse dette, revendiquée à tort par certains opérateurs peu scrupuleux ; les revendications injustifiées retardant le règlement des revendications légitimes.

Troisième sujet enfin sur lequel les deux ministres ont longuement échangé : la future adhésion du Gabon au Commonwealth, qui ne laisse d’inquiéter Paris. Pacôme Moubelet Boubeya a remis, à cette occasion, les pendules à l’heure. Il ne s’agit nullement pour le Gabon de se défaire de ses alliances traditionnelles mais de les compléter avec d’autres partenariats. Ce faisant, Libreville ne fait que poursuivre un mouvement historique amorcé il y a une dizaine d’années avec l’ouverture aux pays émergents comme en témoigne la présence de plus en plus forte de la Chine, la Russie, de l’Indonésie et autres.