Cameroun : huit marins enlevés suite à l’attaque d’un pétrolier grec dans un port

Le Happy lady victime d'une attaque mardi 31 décembre 2019 dans un port au Cameroun © DR

Cette épisode rappelle la série d’attaques de pirates survenues au Gabon dans la nuit du samedi au dimanche 22 décembre. Sur les neuf premiers mois de l’année, le golfe de Guinée a concentré 82 % des enlèvements d’équipages dans le monde, selon le Bureau maritime international (BMI).

Huit marins ont été enlevés mardi 31 décembre au matin  au Cameroun dans l’attaque d’un pétrolier grec par des « individus armés » qui ont pris d’assaut le bateau ancré au port de Limbé, a déclaré le ministère grec de la Marine marchande dans un communiqué.

Parmi les huit marins enlevés figurent cinq Grecs, dont le capitaine, deux Philippins et un Ukrainien. L’armateur est la société « Eastern Mediterranean Athens », qui a son siège dans la capitale grecque, selon la police portuaire.

Les attaques de bateaux et les enlèvements pour rançon sont relativement fréquents dans le golfe de Guinée, une zone considérée comme le nouvel épicentre de la piraterie maritime mondiale, le long de la côte ouest de l’Afrique.

Les pirates détournent parfois les navires pendant plusieurs jours, le temps de piller les soutes et demandent d’importantes rançons avant de libérer l’équipage. En novembre dernier, un groupe armé avait pris d’assaut un autre pétrolier grec, l’Elka Aristote, à une dizaine de milles marins au large des côtes de la capitale du Togo, Lomé, et capturé quatre marins.

Mauvaise polémique

Le 22 décembre dernier, une série d’attaques de pirates avaient entraîné la mort d’un capitaine gabonais (lire notre article) et l’enlèvement de quatre marins de nationalité chinoise. Une poignée d’activistes pro-opposition avait alors tenté d’instrumentaliser cet événement en créant une polémique mais celle-ci avait rapidement fait long feu face à l’émoi suscité dans l’opinion par la mort du jeune capitaine. D’autant que Libreville avait, à cette occasion, déployé des moyens humains et techniques exceptionnels pour sécuriser la zone et tenter de libérer les otages.

Le golfe de Guinée, qui s’étend sur quelque 6 000 kilomètres de côtes, de l’Angola jusqu’au sud du Sénégal, est devenu ces dernières années l’une des régions maritimes les plus dangereuses au monde, loin devant les côtes somaliennes du golfe d’Aden. Sur les neuf premiers mois de l’année, la zone a concentré 82 % des enlèvements d’équipages dans le monde, selon le Bureau maritime international (BMI).