Barro Chambrier, Missambo, Ping… qui a remporté la bataille des vœux au sein de l’opposition gabonaise ?

Qui a remporté la bataille des vœux au sein de l'opposition cette année ? © DR

Comme chaque année, les principales figures de l’opposition ont tenté de profiter de la fenêtre médiatique offerte par les vœux du 31 décembre pour faire parler d’elles. Mais cette année, elles ont aussi, et surtout, tenté de marquer des points dans la course qui les opposent les unes aux autres pour le leadership de l’opposition. Résultat mitigé. 

Rien de transcendant du côté d’Alexandre Barro Chambrier. « Le discours était convenu, sans véritables aspérités », commente un spécialiste de communication politique.

Sur un ton monocorde, le président du RPM n’a pas manqué d’évoquer l’union de l’opposition, qu’il espère, comme d’autres, le moment venu, incarner. « Face à l’importance des enjeux du moment, nous devons nous rassembler, nous mobiliser et nous engager pour imposer l’alternance et le changement, seuls capables de nous permettre de répondre aux aspirations profondes du peuple gabonais à savoir : la liberté, la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit », a-t-il déclaré dans une sorte de copié-collé de ses discours précédents.

Sans être brillant, l’ex-ministre délégué aux Finances et au pétrole lors du premier mandat d’Ali Bongo Ondimba a toutefois fait mieux que sa grande rivale, Paulette Missambo. Il faut dire que la présidente de l’UN, élue dans des conditions controversées, a brillé par… sa discrétion.

Lors de cette séquence de vœux, on ne retiendra au final de Paulette Missambo que le satisfecit délivré au président Ali Bongo Ondimba qui, dans son discours du 31 décembre, a annoncé un dialogue entre la majorité et l’opposition afin d’organiser des élections « aux lendemains apaisés ».

« Nous sommes soulagés que tout le monde ait compris la nécessité d’une concertation avant les élections », a réagi la présidente de l’Union nationale.

Mais de toutes les figures de l’opposition, celles qui a fait le plus parler d’elle lors de ces vœux du 31 décembre est sans conteste Jean Ping. Rejetant la tenue des élections en 2023 et, ce faisant, laissant planer la perspective d’un boycott, le patron de la CNR a douché les espoirs de Barro Chambrier, Missambo et autres de voir l’opposition présenter un front unie lors des scrutins de 2023 (présidentielle, législatives, locales et sénatoriales).

L’ancien candidat de l’opposition montre ainsi à son camp qu’il n’a, à près de 81 ans, pas perdu la main. Et peu importe si, au final, il a gâché le réveillon des autres opposants. Pour eux, cette année, le champagne a dû avoir un goût amer.