« Aucune église n’ouvrira ce dimanche au Gabon » (Lambert-Noël Matha et Guy-Patrick Obiang Ndong)

Les ministres de l'Intérieur et de la Santé, Lambert-Noël Matha et le Dr Guy-Patrick Obiang Ndong, lors de leur conférence de presse samedi 26 septembre 2020 © DR

C’est un message de fermeté qu’ont adressé samedi 26 septembre les ministres de l’Intérieur et de la Santé en réponse à certains hommes d’Eglise qui avaient menacé, quelques jours plus tôt, de rouvrir leurs lieux de culte en dépit du maintien des restrictions imposées par l’épidémie de Covid-19. 

« L’allègement progressif des mesures restrictives amorcé le 30 juin dernier se poursuit pour tous les secteurs d’activités impactés, le secteur religieux ne sera pas en reste et toutes les mesures pratiques arrêtées par le gouvernement prendront en compte non seulement le protocole sanitaire à observer dans chaque lieu de culte mais aussi les effectifs, la fréquence et la durée de chaque célébration », ont déclaré les deux membres du gouvernement samedi 26 septembre à l’occasion d’une conférence de presse.

En clair, les lieux de culte, églises, temples, mosquées et autres, n’ouvriront pas ce dimanche.

Des propos en réponse au collectif des églises pentecôtistes, charismatiques et de réveil qui avait annoncé, au terme de son assemblée générale du 12 septembre dernier, de façon unilatérale la réouverture des lieux de culte sur l’ensemble du territoire national à compter de ce dimanche 27 septembre dès 8 heures. Une attitude perçue « comme un défi à l’autorité publique », a souligné Lambert-Noël Matha.

Le ministre de l’Intérieur a toutefois tenu à rappeler qu’« il n’y a aucun conflit entre le gouvernement et les ordres religieux, comme veut le faire croire une certaine opinion ». Assurant que le gouvernement travaille à l’assouplissement des mesures de fermeture des lieux de culte, Lambert-Noël Matha a précisé que « le gouvernement s’y emploie et voudrait s’assurer que, au regard de la résurgence de la pandémie ailleurs, la tendance baissière des contaminations observée chez nous, n’est pas éphémère et trompeuse ».

Et d’insister sur le fait que, « comparaison n’étant pas forcément raison », « les marchés qui sont des espaces grandement ouverts par rapport aux lieux de culte, sont restés actifs même en temps de confinement total, pour des raisons évidentes d’alimentation ». En clair, il s’agit de privilégier les activités les plus vitales (alimentation, travail, écoles…).

Cette semaine, dans une note interne, l’OMS a vanté la stratégie de déconfinement progressive, jugée prudente et équilibrée, adoptée par les autorités gabonaises (lire notre article). Alors que la pandémie de Covid-19 repart un peu partout ailleurs dans le monde, faisant planer le spectre d’une seconde vague, les faits semblent leur donner raison.