[Analyse] Sommet Chine-Afrique sur le Covid-19 : Pourquoi la parole du président gabonais Ali Bongo est-elle particulièrement écoutée ?

Le président Ali Bongo Ondimba lors du Sommet Chine - Afrique sur le Covid-19 qui s'est tenu en visioconférence mercredi 17 juin 2020 © DR

Depuis le début de la crise du Covid-19, le chef de l’Etat gabonais s’est démultiplié tant sur le front intérieur qu’extérieur où sa parole a pris du poids ces dernières semaines. Il faut dire que le Gabon est considéré par l’ONU, l’OMS et les autres institutions internationales, comme l’un des pays les plus efficaces en Afrique dans la riposte face au la pandémie. 

Hier mercredi 17 juin, Ali Bongo Ondimba, comme il en a pris l’habitude ces dernières semaines, a pris part à une rencontre internationale en visioconférence.

Le chef de l’Etat gabonais a participé au sommet extraordinaire Chine-Afrique sur la solidarité contre le Covid-19 aux côtés de certains de ses pairs, du secrétaire général des Nations unies, du directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé, ainsi que du président de la commission de l’Union Africaine.

Cette fois-ci encore, la voix du président gabonais, devenue incontournable, « a été particulièrement écoutée », comme l’a confié l’un des participants. Ce fut déjà le cas il y a quelques jours lors d’une réunion similaire de l’Union africaine.

Si la parole présidentielle a pris du poids, c’est pour plusieurs raisons. D’abord, Ali Bongo n’intervient seulement en sa qualité de chef de l’Etat du Gabon mais également comme président en exercice de la CEEAC.

Ensuite, le numéro un gabonais a été sur tous les fronts depuis le déclenchement de l’épidémie dans son pays. Il a multiplié les déplacements sur le terrain, les réunions de travail, les conseils des ministres et les interventions radio-télévisées. Il a même montré l’exemple en mettant la main à la poche avec la création d’un fonds santé spécial Covid-19 financé sur ses deniers personnels, ce qui est sans précédent en Afrique comme ailleurs. « Il est le véritable pilote dans cette crise », reconnait un ministre de poids.

Enfin, et peut-être surtout, si la parole du chef de l’Etat gabonais a manifestement encore plus de poids aujourd’hui, c’est parce que son pays s’est littéralement révélé à l’occasion de cette crise du Covid-19. Le Gabon est en effet considéré par l’OMS, l’ONU et les autres institutions internationales comme l’un des meilleurs élèves de la riposte face au Covid-19.

D’une part, il dispose, par tête d’habitant, des capacités de tests les plus élevés sur l’ensemble du continent. D’autre part, sa stratégie sanitaire a été couronnée de succès. Le pays compte l’un des plus faibles taux de létalité sur tout le continent avec une moyenne de seulement 0,66 % de décès par rapport au nombre de cas testés positifs contre 2,66 % pour le reste du continent et 2,06 % dans la sous-région (lire notre article)..

« Ali Bongo bénéficie aujourd’hui d’une écoute renforcée »

Enfin, le Gabon est loué pour sa politique de communication. Alors que certains pays peinent à rendre publiques des statistiques fiables, celui-ci s’est distingué par son souci permanent de la transparence.

« C’est la politique par la preuve », explique un diplomate occidental en poste à Addis-Abeba, le siège de l’Union Africaine. « Le fait que le Gabon se soit, en dépit des difficultés que tout pays a rencontré, particulièrement bien comporté durant cette crise sanitaire lui confère un poids accru aujourd’hui dans les enceintes et conférences internationales », analyse-t-il avant de conclure : « c’est un fait : aujourd’hui, son président bénéficie d’une écoute renforcée ».