[Analyse] Grande-Bretagne, France, Allemagne… Pourquoi autant de ministres se rendent chez le président gabonais Ali Bongo Ondimba

Ali Bongo Ondimba recevant la secrétaire d'Etat française à la Coopération internationale et à la Francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, le 8 juillet 2022 à Libreville © Twitter/Ali Bongo Ondimba

Vendredi 8 juillet au Palais Rénovation, le chef de l’Etat gabonais a coup sur coup reçu les ministres de la Coopération britannique (Zac Goldsmith), français (Chrysoula Zacharopoulou) et allemand (Jochen Flasbart). Qu’est-ce qui explique une telle effervescence au Palais Rénovation ? Eléments de réponse. 

La récente adhésion du Gabon au Commonwealth : Le Gabon a intégré la grande famille anglophone le 25 juin dernier. Cette semaine, sa rivale, l’Organisation de la Francophonie, qui voit d’un mauvais œil un pays francophone tombé dans le giron anglophone, a tenu a « marquer son territoire » en organisant la deuxième édition de la Mission économique et commerciale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) concomitamment à Kigali et à Libreville. Le Gabon est donc au centre des attentions et fait l’objet d’une intense campagne de séduction de part et d’autre.

Le siège gabonais au Conseil de sécurité de l’ONU : Depuis le 1er janvier 2022 et jusqu’au 31 décembre 2023, le Gabon est membre de cette prestigieuse instance. Il en assurera même la présidence en septembre prochain. De quoi renforcer un peu plus l’aura de Libreville sur le plan international, a fortiori au moment où le conflit russo-ukrainien donne lieu à une instance bataille diplomatique.

Le rôle de Libreville dans le dossier du climat : S’il est un sujet qui préoccupe la communauté internationale dans son ensemble, c’est bien le climat. Dans ce dossier, le Gabon, dont le pays est recouvert à près de 88 % par les forêts du Bassin du Congo, second poumon vert de la planète, est un accord majeur. Il est le premier pays au monde à avoir été récompensé pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts. En juin 2021, la Norvège lui a octroyé un financement de 17 millions de dollars, soit environ 9,3 milliards de FCFA. Il y a deux semaines, le Gabon a annoncé, par la voix de son ministre de l’Environnement, Lee White, son intention de revendre des crédits carbone pour « 2 milliards de dollars ».