Ambassade de France au Gabon : Emmanuel Macron choisit Philippe Autié

Philippe Autié sera le prochain ambassadeur de France au Gabon. Il remplacera à ce poste Dominique Renaux. Source : © DR – Ambassade de France en Bulgarie.

Philippe Autié sera le prochain ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France au Gabon. Il remplacera à ce poste Dominique Renaux en septembre prochain. 

Philippe Autié n’est pas à proprement parlé ce qu’on dénomme dans le jargon diplomatique un africaniste. Mais c’est un diplomate chevronné. « L’Ambassade de France à Libreville est un poste important en Afrique. Il faut donc quelqu’un de confirmé », concède-t-on à Paris.

Âgé de 62 ans, ancien élève de l’ENA (promotion Henri-François d’Aguesseau), Philippe Autié a une longue carrière derrière lui. En 1995, il est nommé directeur adjoint de l’administration générale au ministère de la Coopération. Il assume ensuite la fonction de premier conseiller à l’ambassade de France à Séoul en 1997, puis à l’ambassade de France de Washington DC trois ans plus tard. En 2004, il devient inspecteur des affaires étrangères. Il est ensuite choisi pour occuper le poste de directeur des affaires financières au ministère des Affaires étrangères et européennes en 2007. En 2010, M. Autié est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de France en Bulgarie. C’est la consécration pour ce diplomate. Il occupera cette fonction jusqu’en 2013 avant d’être nommé, un an plus tard, directeur général de France Expertise Internationale.

Phillipe Autié prendra ses fonctions à la rentrée, en septembre prochain dans la capitale gabonaise. La célébration de la fête nationale française du 14 juillet sera donc l’occasion pour son prédécesseur, Dominique Renaux, qui fut également ambassadeur au Togo, de faire ses adieux à Libreville où il avait pris son poste en septembre 2014.

Relations au beau fixe entre Libreville et Paris

La nomination de Philippe Autié intervient alors que les relations entre la France et le Gabon, qui s’étaient refroidies sous François Hollande suite à l’élection présidentielle d’août 2016, sont de nouveaux au beau fixe. Libreville est l’un des plus fervents soutiens de Paris sur l’Accord sur le climat et le Gabon est perçu par la France comme un pôle de stabilité dans une Afrique Centrale qui en compte peu (Centrafrique, RDC, partie nord et anglophone du Cameroun, etc.).

En outre, les relations interpersonnelles sont bonnes entre les présidents Emmanuel Macron et Ali Bongo. Les deux hommes se sont parlés à trois reprises ces derniers mois (en septembre à New-York, en décembre à Paris, en avril en Inde). Par ailleurs, le chef de l’État a demandé à deux de ses plus proches collaborateurs, son directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga et son porte-parole Ike Ngouoni, de gérer la relation avec Paris. Un choix apparemment bien inspiré car leur approche directe et institutionnelle, qui tranche avec les époques précédentes où prosperaient de nombreux intermédiaires plus ou moins mandatés, est appréciée par la diplomatie française soucieuse de normalisation.

Enfin, après l’épisode Veolia qui a fait courir les plus folles rumeurs, la confiance entre le Gabon et les entreprises françaises est de nouveau de mise. En avril dernier, Ali Bongo a échangé avec Jean-Louis Chaussade, le directeur général de Suez Environnement, un possible successeur de Veolia au Gabon selon la presse ; avec le nouveau management d’Eramet, qui exploite le manganèse gabonais, le contact est jugé fluide et constructif (Estelle Bories, la PDG du groupe minier français s’est rendu à plusieurs reprises au Gabon en l’espace de quelques semaines) ; quant au groupe Rougier, il entend renforcer ses positions dans la filière bois au Gabon alors qu’il se désengage dans les pays alentours.