Ali et Sylvia Bongo Ondimba au Commissariat d’Akanda pour y visiter l’unité spécialisée dans la lutte contre les violences liées au genre, décrétée « Grande Cause Nationale » au Gabon

Le président de la République et la première dame au commissariat d’Akanda mardi 25 avril 2023 © Facebook/ABO

Depuis l’entrée en vigueur de la loi portant élimination des violences faites aux femmes, 135 affaires ont été traitées entre fin 2021 et début 2023 au Commissariat d’Akanda où un service spécifique a été créé pour accueillir et orienter les victimes. Ce mardi 25 avril, le président Ali Bongo et son épouse Sylvia s’y sont rendus pour constater la bonne exécution de cette loi et encourager les agents de police à accomplir pleinement leur mission. Au Gabon, l’éradication des violences liées au genre est élevée au rang de « Grande Cause Nationale ».

Ce mardi 25 avril, le président et la première dame se sont rendus au Commissariat d’Akanda. Ils ont principalement visité le service des violences basées sur le genre (VBG), créé suite au vote de la loi n° 006/2021 portant élimination des violences faites aux femmes. « Vous êtes, en tant qu’officiers de police judiciaire, celles et ceux vers qui chaque jour les victimes se tournent. En cela, par votre accueil, par votre écoute, par votre disponibilité à orienter, sécuriser, aider et accompagner, vous nous êtes indispensables pour lutter contre les violences », a déclaré Sylvia Bongo Ondimba aux agents de police. « Je suis régulièrement interpellée. Ces victimes pourraient être nos filles, nos sœurs. Notre pays doit avoir de l’empathie. Nous devons tout faire pour mieux accueillir », a ajouté la première dame, connue pour son engagement de longue date en faveur des femmes.

La facilitation de l’accueil des victimes de violences dans les unités de police judiciaire est l’une des mesures-phares de la stratégie de réduction des inégalités de genre, élaborée par la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la famille, endossée par le chef de l’Etat fin septembre 2020 et traduite dans la loi en 2021, ainsi que du programme intergouvernemental Gabon Égalité.

Bientôt des unités spécialisées dans les VBG dans d’autres commissariats

La loi de 2021 prévoit par ailleurs une obligation de formation contre les violences et le harcèlement ; une obligation de prise en charge sans délai des victimes de violences ; la condamnation pénale plus sévère des auteurs de violences faites aux femmes ; un bilan médical en cas de viol aux frais du Trésor public. Mais aussi, des sanctions dans le cas où un officier ou agent de police judiciaire viendrait à exercer une contrainte ou pression sur la victime en vue de l’amener à renoncer à ses droits ; le droit à la gratuité de l’information, ou encore l’octroi de l’aide sociale et l’assistance juridique pour les victimes de violences à l’égard des femmes et dans le milieu familial.

« Nous nous sentons honorés d’avoir reçu le couple présidentiel au commissariat d’Akanda parce que c’est une première dans notre service », a déclaré Ivala épse Anguile responsable du service des VBG, encore sous le coup de l’émotion. Et celle-ci d’expliquer : « Quand les victimes arrivent, elles se présentent premièrement au poste de police, ensuite le poste de police les oriente vers le service et nous prenons le relais dans l’accompagnement judiciaire, psychologique ou médical ».

L’éradication des violences liées au genre, Grande Cause Nationale au Gabon

De 2021 à 2023, 135 affaires de VBG ont été enregistrées au sein du commissariat d’Akanda, l’un des trois actuellement à comporter une unité spécialisée aux côtés des commissariats du Littoral et d’Owendo. Des aménagements sont en cours dans trois commissariats supplémentaires pour y loger à leur tour une unité spécialisée dans les VBG. Il s’agit de ceux de Nzeng-Ayong, de Belle- vue II et de Sogatol.

« Au Gabon, (l’éradication des violences liées au genre) est une Grande Cause Nationale », a écrit peu après sa visite au Commissariat d’Akanda le président Ali Bongo Ondimba, insistant sur le fait que « rien ne saurait expliquer, a fortiori justifier, la violence. Encore moins celle exercée à l’encontre d’une femme. »