Ali Bongo entend faire du Gabon le numéro un en Afrique en matière d’égalité femme-homme

Ali et Sylvia Bongo Ondimba ce mercredi 30 septembre 2020 à Libreville à l'occasion de la remise du rapport sur l'égalité entre les femmes et les hommes © DR

Déjà exemplaire à bien des égard en matière de parité en politique et de présence des femmes aux plus hauts-postes de décision dans la sphère économique et administrative, le Gabon compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin. Ce mercredi 30 septembre, le président Ali Bongo Ondimba s’est vu remettre un rapport réalisé sous l’égide de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba. Il a endossé les 33 propositions qu’il contient et demandé au gouvernement de les traduire en droit positif. L’objectif : donner, à mi-parcours, une « nouvelle impulsion » à la Décennie de la femme lancée en 2015 et faire du Gabon le numéro un africain en matière d’égalité homme-femme. 

Déjà exemplaire en matière de présence des femmes dans les sphères décisionnelles, le Gabon veut l’être plus encore.

Ce mercredi 30 septembre, le chef de l’Etat gabonais s’est vu remettre des mains de la première dame, Sylvia Bongo Ondimba, un rapport, jugé à bien des égards « disruptifs » visant à lutter contre les violences faites aux femmes et à promouvoir davantage le droit des femmes au Gabon.

Fort d’un constat clair, ce rapport, réalisé avec le concours de cabinets internationaux (Roland Berger, …), est assorti de 33 propositions dans des domaines aussi divers que la santé, l’éducation, l’emploi, etc.

Des propositions qui, le président Ali Bongo, l’a assuré seront mises en oeuvre. Il l’a dit lors de son discours devant les membres de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba avant de réitérer son message sur les réseaux sociaux.

« Un rapport m’a été remis ce jour à ce sujet sous l’égide de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba pour la Famille. Les 33 propositions, concrètes et opératoires, qu’il formule permettront de rendre effective dans notre pays l’égalité entre toutes et tous », a rappelé le président sur sa page Facebook, avant d’annoncer qu’il « demande, par conséquent, au premier ministre et au gouvernement de faire le nécessaire, avec obligation de résultats, pour retranscrire ces propositions en droit et les rendre applicables dans les faits ».

Le chef de l’Etat, qui assure que « les crises sont l’occasion de se renouveler » et qui affirme sa volonté « à l’hémistiche de la Décennie de la femme au Gabon (2015-2025), de donner une nouvelle impulsion à la politique de parité et d’égalité entre les femmes et les hommes », a assuré qu’« en œuvrant pour l’égalité femme-homme, le Gabon accroît son efficacité collective, renforce sa compétitivité et accélère son développement. Il s’agit d’un changement majeur, radical de société dans l’intérêt de tous, femmes et hommes. »

Déjà exemplaire

« En la matière, le Gabon est déjà exemplaire. Il s’agit manifestement, dans l’esprit de ses dirigeants, d’aller encore plus loin », commente une responsable de l’ONU femme en Afrique, très engagée dans la cause féminine.

Le Gabon est en effet l’un des pays africains où les femmes sont les mieux représentées aux plus hauts postes de décision. En juillet dernier et pour la première fois de son Histoire, une femme a été nommée au poste de premier ministre. Il s’agit de Rose Christiane Ossouka Raponda, qui fut auparavant maire de Libreville et ministre de la Défense. e deuxième personnage de l’Etat gabonais, le président du Sénat, est également une femme (Lucie Milebou Aubusson), de même que le président de la Cour constitutionnelle (Marie Madeleine Mborantsuo).

A l’issue des élections législatives d’octobre 2018, un grand nombre de femmes ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale, permettant ainsi au pays de se rapprocher de son objectif de parité. Dans le même esprit, 4 des gouverneurs des 9 provinces du pays sont aujourd’hui des femmes. Enfin, le gouvernement gabonais, qui compte un tiers de femmes, comprend en son sein une ministre chargée de la Promotion des femmes (poste occupé par Prisca Nlend Koho).

Même chose du côté de la haute administration où on ne compte plus les femmes directrices générales. Un mouvement qui essaime au sein du secteur privé. BGFIBank, la principale banque du pays, compte une majorité de femmes à la tête de ses différentes filiales.

Un résultat qui est le fruit d’une politique volontariste menée au plus haut niveau. Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a décrété les années 2015-2025 année de la décennie de la femme au Gabon, une cause par ailleurs chère à son épouse, Sylvia Bongo Ondimba, dont la Fondation est très active en ce domaine.

Le rapport qu’elle a rendu aujourd’hui au chef de l’Etat et qui pourrait faire date dans l’Histoire du Gabon en fournit une nouvelle preuve.