Algérie : un journaliste de TV5MONDE et correspondant de RSF condamné à trois ans de prison ferme

Le journaliste Khaled Drareni a été condamné lundi 10 août 2020 à trois ans de prison ferme © DR

Lundi 10 août, le journaliste algérien, Khaled Drareni, correspondant de TV5MONDE et représentant de Reporters sans Frontières (RSF) dans le pays, a été condamné à trois ans de prison ferme pour « incitation à un attroupement non armé » et « atteinte à l’unité nationale« . Des sanctions autrement plus lourdes que celles appliquées au Gabon. 

Voilà une sanction qui devrait donner à réfléchir tous ceux qui poussent des cries d’Orfraie quand ils sont sanctionnés par la Haute Autorité de la Communication (HAC), le gendarme gabonais des médias.

Lundi 10 août, le journaliste algérien, Khaled Drareni, correspondant de TV5MONDE et représentant de Reporters sans Frontières (RSF) dans le pays, a été condamné à trois ans de prison ferme.

Âgé de 40 ans, M. Drareni dirige le site d’information en ligne Casbah Tribune et travaille comme correspondant en Algérie de la chaîne de télévision française Tv5MONDE et de RSF. Il est accusé « d’incitation à un attroupement non armé » et d’atteinte à l’unité nationale » après avoir couvert le 7 mars à Alger une manifestation du « Hirak« , un soulèvement populaire qui a secoué l’Algérie pendant plus d’un an jusqu’à sa suspension il y a quelques mois en raison de l’épidémie de Covid-19.

Le journaliste avait été jugé ce lundi 3 août par visioconférence depuis le centre pénitentiaire de Kolea, près d’Alger, où il a été placé en détention préventive le 29 mars.

Aussitôt, cette condamnation a été dénoncé par TV5MONDE et RSF.

« Le Gabon est l’un des pays en Afrique les plus libéraux en matière de liberté d’expression et de droit de la presse » (un ancien dirigeant de RSF)

Sa lourdeur devrait donner à réfléchir ceux qui, au Gabon, poussent des cries d’Orfraie quand un média est sanctionné pour non respect des règles de déontologie professionnelles. Il faut dire que les fausses nouvelles, les propos diffamatoires et autres, sont monnaie courante au Gabon. Les peines appliquées sont souvent légères. Habituellement, quelques semaines de suspension pour les médias concernées.

« Ça n’est pas politiquement correct que de le dire mais le Gabon est l’un des pays en Afrique les plus libéraux en matière de liberté d’expression et de droit de la presse, loin devant des pays comme le Sénégal ou le Bénin », reconnaissait il y a quelques mois un ancien dirigeant de RSF.

Dommage que les médias gabonais, pas spécialement réputés pour leur objectivité, aient tendance à voir davantage dans la paille dans l’œil de la HAC que la poutre dans ceux de leurs voisins.