Alexandre Barro Chambrier critiqué suite à son post Facebook sur le FID

Alexandre Barro Chambrier. Le leader du RHM essuie des critiques suite à son post sur Facebook au sujet du FID. © DR – Twitter

Dans un post mis en ligne sur le réseau social Facebook le 27 avril dernier, Alexandre Barro Chambrier se livre à une attaque en règle contre le Fonds d’initiative départementale récemment lancé par Ali Bongo Ondimba pour développer l’ensemble des provinces au Gabon. Mais comme un retour de bâton, le président du mouvement politique Rassemblement Héritage & Modernité (RHM) essuie depuis de nombreuses critiques. Explication. 

« Effet d’annonce », « entourloupe supplémentaire pour appâter les populations », « saupoudrage sans rapport avec les besoins réels d’une véritable politique de décentralisation ». Alexandre Barro Chambrier n’y va pas avec le dos de la cuillère pour critiquer le Fonds d’Initiative départementale (FID) lancé le 21 avril dernier à Franceville par le chef de l’Etat gabonais lors d’une cérémonie à laquelle participaient les 9 gouverneurs et les 48 préfets du Gabon.

Doté d’un milliard de francs CFA par an pour chacun des 48 départements et destiné à financer des projets structurants et créateurs d’emplois localement, après évaluation et validation par un comité local (et non au niveau national par le chef de l’Etat ou le ministre de l’Intérieur, comme il a été écrit à tort ça et là), cet outil qui, dans l’esprit de ses promoteurs, permet également d’approfondir la décentralisation, n’est toutefois pas à rejeter en bloc, selon M. Barro Chambrier. L’initiative, selon lui, peut même être louable à condition qu’elle « épouse les techniques et politiques requises ». Le président du RHM n’indique pas toutefois quelles seraient ces conditions.

Procès d’intention

Pour cet économiste travaillant au sein d’une grande banque à Libreville, « il est dommage que la politique politicienne prenne le pas sur les discussions techniques. Le FID peut être un formidable outil au service du développement de l’ensemble du territoire gabonais. La priorité est à la création d’emplois, et pas qu’à Libreville ou Port-Gentil. Bien managé, ce fonds peut être un outil efficace pour tenter d’obtenir sur ce plan des résultats », explique ce banquier qui déplore le peu de qualité du débat politique trop souvent porté à la critique systématique et dénué de tout caractère constructif. « La polémique politicienne prend trop souvent le pas sur la réflexion politique au sens noble du terme », peste-t-il.

Dans un texte posté récemment sur Facebook également, Brice Laccruche Alihanga avait mis en garde la classe politique gabonaise contre sa propension à faire des procès d’intention, autrement dit à juger et rejeter prématurément telle ou telle initiative avant qu’elle n’ait pu faire la preuve de son efficacité ou pas. « C’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses », a rappelé le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba. Autrement dit, pour juger de l’utilité ou non du FID, sans doute est-il plus sage d’attendre un an pour voir si les résultats sont, ou non, au rendez-vous.