Affaire Wally : Soupçonné de viol sur mineur au Gabon, l’homme d’affaires Alexis Ndouna vient d’être arrêté à Brazzaville

L'homme d'affaires Alexis Ndouna a été interpellé à Brazzaville suite à l'émission d'un mandat d'arrêt international par les autorités gabonaises © DR

L’information a été donnée ce matin en exclusivité, document à l’appui, par nos confrères du site d’information en ligne Médias 241

L’annonce fait l’effet d’une bombe. C’est le site d’information en ligne Médias 241 qui en a fait part ce matin. « Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré le 23 octobre 2019 par la justice gabonaise. Le présumé violeur récidiviste Alexis Ndouna vient d’être arrêté par les services de police internationaux à Brazzaville, Congo. Il sera selon nos informations extradé ce jour vers le Gabon », écrit notre confrère produisant une copie d’un échange éloquent entre les autorités gabonaises et congolaises.

« L’homme d’affaire avait été mis en cause dans une affaire de violences sexuelles et proxénétisme sur mineur de 13 à 15 ans. Bénéficiant de soutien au plus au niveau de l’état, ce dernier avait réussi à quitter le pays sans être inquiété », rappelle celui-ci.

L’attitude des autorités gabonaises, très critiquées à l’époque pour avoir pris cette sordide affaire avec une forme de légèreté, avait tranché avec l’émoi que celle-ci avait suscité dans l’opinion. Ce que ne manque pas de relever Médias 241 : « Le gouvernement Nkoghe Bekalé n’avait pris la mesure de la situation qu’avec l’indignation spectaculaire des populations gabonaises via les réseaux sociaux. Cette prise de mesure s’était d’ailleurs soldée par une timide déclaration sur Twitter des ministres de la justice et de la condition féminine. »

Nouvelle politique pénale et tolérance zéro

L’arrestation d’Alexis Ndouma s’explique par la nouvelle doctrine des autorités gabonaises en matière pénale. Celles-ci souhaitent rompre avec une forme d’impunité qui a longtemps prévalu au sommet de l’Etat, qu’il s’agisse d’affaires de mœurs (viol sur mineur, crimes rituels…) ou de corruption et d’enrichissement illicite (affaire Scorpion en cours). C’est à cette fin que l’appareil judiciaire a été remanié fin novembre, de même qu’une partie des services de police et de sécurité. « Il y a une volonté nouvelle d’appliquer la tolérance zéro pour les crimes commis par les puissants », se réjouit un magistrat près la Cour de cassation.

Le volontarisme affiché par les autorités gabonaises dans le cadre de l’affaire Wally bat en brèche l’argument d’une partie de l’opposition qui avait tenté ces dernières semaines de créer une polémique en évoquant une justice sélective, sévères avec les uns (les ex-responsables publics placés sous mandat de dépôt dans le cadre de l’opération anti-corruption), laxistes avec les autres (Alexis Ndouna notamment).

Il y a quelques semaines, le président Ali Bongo Ondimba avait prévenu : « Personne au Gabon, quel qu’il soit, n’est au dessus des lois» Il s’agit, indéniablement, d’un véritable tournant.