Affaire Nzouba-Ndama : « Qu’un opposant gabonais arrive sur le sol congolais les mains vides, puis rentre chez lui avec des valises pleines d’argent, c’est incompréhensible » (Trésor Nzila, leader de la société civile au Congo-Brazzaville)

L'affaire du "milliard de Guy Nzouba-Ndama" agite autant, sinon plus, le Congo-Brazzaville que le Gabon © DR

Au Congo-Brazzaville, l’affaire du milliard de Guy Nzouba-Ndama, du nom de l’ancien président de l’Assemblée nationale gabonaise intercepté samedi 18 septembre à la frontière avec 1,19 milliard de Fcfa, n’en finit plus de faire polémique. Les organisations de la société civile qui œuvrent pour la promotion de la démocratie et les droits de l’homme demandent des explications aux autorités congolaises alors que la population vit dans la misère et que le pays demande l’aide du FMI et de la Banque mondiale.

Pour Trésor Nzila du Cercle d’actions pour le développement (CAD), cette affaire est « très choquante et scandaleuse ».

Ce leader de la société civile, qui n’a pas sa langue dans sa poche, demande aujourd’hui des explications aux autorités. Au nom de la transparence. « Le silence des autorités congolaises (plusieurs jours) après ce scandale ne s’explique pas. Le gouvernement a l’obligation de dire la vérité aux Congolais. Il est important que cette situation soit clarifiée ; que l’origine des fonds et leur usage soient connus », clame-t-il au micro de RFI.

Il exige une enquête judiciaire conséquente : « Le procureur de la République doit se saisir de ce dossier parce qu’on ne peut pas comprendre qu’un opposant gabonais arrive sur le sol congolais les mains vides, puis rentre chez lui avec des valises (pleines d’argent). C’est incompréhensible. Lorsqu’on suit la réaction des autorités gabonaises, l’argent est effectivement parti du Congo et se trouve aujourd’hui dans le Trésor gabonais », rappelle Trésor Nzila.

À Brazzaville, les réactions outrées des organisations de la société civile tranchent avec celles de leurs homologues gabonaises, qui semblent davantage mues par la volonté de protéger l’un des leurs plutôt que de défendre les principes de transparence et de probité qu’elles semblent réserver à leurs adversaires politiques. Une indignation sélective qui prouve, si besoin en était, leur politisation et qui leur fait perdre toute crédibilité.