Activistes financés par les fonds détournés de la Gabon Oil Company : Le Général des Mapanes passe aux aveux

Gabriel Koumba, alias le général des mapanes @ DR

Suite aux révélations mercredi d’un vaste scandale présumé de détournements de fonds de 85 milliards de francs CFA des caisses de la GOC, dont une partie (3,8 milliards) aurait servi à financer des activistes proches de l’opposition, certains d’entre eux sont passés aux aveux. C’est le cas notamment de Gaël Koumba Ayouné, alias le Général des Mapanes.

Il reconnait les faits. Même s’il tente, mezza voce, de les minimiser.

Dans un droit de réponse adressé à L’Union, Gaël Koumba Ayouné reconnait avoir reçu de l’argent des mains de Christian Patrichi Tanasa, l’ex-ADG de la GOC, qui a fait l’objet ce matin d’un mandat de dépôt et a été placé en détention préventive à Sans famille.

A ce stade, cependant, celui qui se fait appeler le Général des Mapanes ne reconnait avoir touché que la somme de 2 500 euros pour une mission, soutient-il, « pour une mission bien précise » dont l’ancien directeur du Renseignement aurait été informé : permettre « la réconciliation entre les autorités et d’autres Gabonais vivant à l’hexagone ».

Sans donner de date, Gaël Koumba Ayouné affirme s’être rendu « en France pour discuter avec certains frères gabonais », assurer des « prises de contact » et jouer le rôle de « facilitateur de rencontres » à la demande de l’ex-ADG de la GOC. « Lors de cette mission, j’ai reçu la somme de 2 500 euros des mains de Monsieur Patrichi Tanasa, en présence de Monsieur Ismaël Borobo », concède-t-il.

Une fois en France, sa « mission » n’a pu être, selon lui, menée à son terme en raison d’un dissensus portant sur les modalités de la mission avec ses interlocuteurs.

Le début d’une série de révélations

Aujourd’hui, Gaël Koumba Ayouné dit être « disponible pour apporter plus d’éclaircies aux services compétents au sujet de [ses] missions auprès de la diaspora ». Compte tenu du montant des sommes évoquées, cet aveu d’une des figures du mouvement activiste gabonais devraient être suivies d’autres dans les prochains jours. Sur les 85 milliards de francs CFA présumés détournés en moins de deux ans à la Gabon Oil Company, pas moins de 3,8 milliards auraient servi à financer des activistes au Gabon et en France, a révélé le journal L’Union dans son édition de mercredi 26 novembre.

« Les relevés de comptes de la GOC montreraient une activité importante des associations. On relèverait ainsi, pour le compte de la GOM, 3,8 milliards de francs pour le financement des associations sur les deux dernières années avec des justificatifs non-probants », a écrit L’Union.

« Selon nos informations en cours, Patrichi Tanasa aurait alimenté certains activistes dont le sulfureux Lanlaire via différents émissaires grassement payés pour l’occasion dont Juste Louongo, Ismaël Borobo, Gaël Koumba alias le Général des Mapanes », a précisé le quotidien.

D’autres noms à venir au sein de la diaspora Trocadéro

Selon des sources proches de l’enquête, plusieurs autres activistes seraient impliqués, notamment au sein de la diaspora française, que l’on appelle la diaspora Trocadéro (pour sa propension à manifester Place du Trocadéro en plein cœur de Paris, à quelque 8 000 kilomètres de Libreville). Sans doute les jours qui viennent réserveront-ils quelques surprises.