Absence de liberté d’expression au Gabon ? La réponse cinglante du porte-parole du gouvernement Alain-Claude Bilie-By-Nze

A droite, Alain-Claude Bilie-By-Nze, le porte-parole du gouvernement gabonais, lors du Cran Montana Forum le 30 juin 2022 © Twitter/ACBBN

Invité du Da Fresh Morning sur la radio Urban FM il y a quelques jours, Alain-Claude Bilie-By-Nze est revenu sur la perturbation de son intervention lors du Crans Montana Forum fin juin à Bruxelles durant une poignée de secondes (le temps de faire une vidéo à destination des réseaux sociaux) par deux « activistes » gabonais. L’occasion pour le porte-parole du gouvernement, connu pour son sens aiguë de la répartie, de mette les points sur les « i » en matière de liberté d’expression au Gabon. Verbatim

« Monsieur le ministre, est-ce que vous comprenez les cris de cette diaspora qui, peut-être, a le sentiment de ne pas être écoutée », demande le journaliste Seif Mostley.

« En l’occurrence, il y avait quels cris ? Concrètement, qu’est-ce qu’ils ont dit », interroge, faussement ingénu, Alain-Claude Bilie-By-Nze ?

« Beh… », bafouille le journaliste, peinant à articuler un début de réponse, avant de se reprendre : « Il y a eu un certain nombre de choses qui sont sorties. Ils parlent de l’absence de liberté d’expression. »

« Au Gabon ? », fait mine de s’interroger le porte-parole du gouvernement, dans une subtile inversion des rôles.

« Oui, selon eux, je parle selon eux », prend la précaution d’avancer Seif Mostley.

La réponse du ministre d’Etat fuse alors. Limpide.

« Attendez, vous vivez au Gabon. Je vis au Gabon. Au Gabon, on a des acteurs politiques opposés au régime en place, qui s’expriment librement, qui parcourent le pays librement, qui interpellent le gouvernement publiquement, en disant des choses qu’on n’entend pas ailleurs. Vous avez le sentiment que Monsieur Barro Chambrier est en prison, que Monsieur Ntoutoume Ayi que vous avez reçu sur ce plateau, on l’a mis en prison parce qu’il a fait des déclarations ici ? Monsieur Ona Essangui, Monsieur Geoffroy Foumboula tous les jours font des déclarations contre le Gouvernement. Est-ce qu’ils sont en prison ? Non. 

 Il faut arrêter cette blague. Il y en a qui en ont fait un fonds de commerce. Je sais, il y a des compatriotes ici au Gabon, en France ou ailleurs qui ne sont pas d’accord avec notre façon de faire. C’est leur droit le plus absolu. Mais on ne peut pas faire passer le Gabon comme étant une dictature, quand on sait qu’au Gabon, aujourd’hui, la presse, tous les jours, met des titres que personne ne peut lire ailleurs. Et ces gens-là existent, ils vivent au Gabon, ils fonctionnent au Gabon. »

Regardez l’interview vidéo dans son intégralité d’Alain-Claude Billie-By-Nze sur la chaine Youtube d’Urban FM le 6 juillet 2022 en cliquant sur ce lien.