A Paris, l’image du Gabon est en nette amélioration

Le président français, Emmanuel Macron, lors de la traditionnelle conférence des ambassadeurs le 27 août dernier à Paris © LREM

Lundi 27 août, le président français, Emmanuel Macron, a fixé les grandes lignes de la politique étrangère de l’Hexagone en s’exprimant devant la conférence des ambassadeurs au Quai d’Orsay. L’occasion d’observer que l’image du Gabon auprès de la diplomatie française est en nette amélioration.

L’image du Gabon auprès de la diplomatie française avait subit le contrecoup de la crise post-électorale de 2016. Mais depuis, de « l’eau a coulé sous les ponts », comme le fait observer un diplomate français, présent lors de la traditionnelle conférence des ambassadeurs fin septembre à Paris. Conséquence : celle-ci est en nette amélioration. C’est en tout le sentiment des « africanistes » du Quai d’Orsay.

Ceux-ci fondent leur jugement sur quatre principaux arguments. Premièrement, selon eux, le niveau de corruption, s’il reste encore élevé, tend à se réduire sensiblement depuis quelque temps. « Nous ne sommes plus dans les excès des années précédentes. C’est d’ailleurs ce que confirment les chefs d’entreprise sur place », confie l’un d’entre eux, ajoutant qu’ « il s’agit d’un mouvement de fond qui va bien au-delà de l’opération anti-corruption Mamba [lancée début 2017] ».

Deuxièmement, la qualité des politiques publiques s’améliorent. « Le Gabon ne se contente plus d’empiler les réformettes. C’est peut-être l’un des effets de la crise économique mais désormais, il entreprend des réformes structurelles qui change peu à peu son modèle rentier. C’est le cas notamment des finances publiques et bientôt de l’éducation », fait observer ce même haut-fonctionnaire.

Troisièmement, le contact est apparemment plus fluide que par le passé entre Paris et Libreville. « Avant, on ne savait pas qui appelé parce qu’il y avait une batterie d’intermédiaires. Aujourd’hui, cela fonctionne de manière plus institutionnel, en circuit-courts ».

Quatrièmement, enfin, au Quai d’Orsay, on reconnait que le Gabon ne pose à la France aucun problème. Or, « on ne peut en dire autant de tous les pays », confie un diplomate qui a longtemps officiait en Afrique de l’ouest, avant de poursuivre : « certains pays sont en guerre et mobilisent nos troupes comme au Sahel où nous luttons via Barkane contre le terrorisme ou bien encore en Centrafrique. Avec d’autres pays, se pose le problème des migrants, des déboutés du droit d’asile que ceux-ci refusent de reprendre, ce qui provoque une montée inquiétante du populisme. C’est le cas du Mali, du Sénégal, de la Guinée ou encore de la Côte d’Ivoire. Avec le Gabon, nous n’avons rien de tout ça », fait-il remarquer…

… en suggérant que, désormais, c’est la France qui a peut-être le plus besoin du Gabon. « Le plus souvent, c’est nous qui sollicitons le Gabon pour son appui sur certains dossiers », dit-il en conclusion en citant l’environnement comme un exemple parmi d’autres.

Depuis un an, Emmanuel Macron et Ali Bongo Ondimba se sont entretenus à de nombreuses reprises : en septembre 2017 à New-York lors de l’assemblée générale de l’ONU, en décembre 2017 à Paris à l’occasion du Sommet sur le climat, en Inde en mars 2018 lors sur sommet sur l’énergie solaire ou encore dernièrement à Nouakchott en Mauritanie début juillet à l’occasion du sommet ordinaire de l’Union africaine.