« A l’instar de Paul Kagame, Abiy Ahmed ou Alassane Ouattara, Ali Bongo fait partie des quelques dirigeants en Afrique qui ont une vraie vision de la marche du monde »

Ali Bongo Ondimba mardi 7 janvier lors des vœux aux corps constitués © DR

Mardi 7 janvier, le chef de l’Etat gabonais a présidé la traditionnelle cérémonie des vœux aux corps constitués. L’occasion de développer devant les responsables des institutions sa vision de la gouvernance publique pour la décennie à venir.

Hier, lors de son discours des vœux aux corps constitués, les responsables des institutions conviées ont eu droit à un discours de fond de la part du chef de l’Etat gabonais qui a décliné sa vision de la gouvernance publique pour les dix années à venir.

Convaincu que « la demande – mondiale – qui s’exprime n’est pas une demande de moins d’Etat mais de plus d’Etat et, plus précisément, de mieux d’Etat », M. Bongo Ondimba a insisté sur le nécessaire retour de l’autorité de l’Etat, au niveau national (« Partout, dans le monde, s’exprime une demande de protection, à la fois sur le plan sécuritaire face à la montée du terrorisme et économique pour contrer la montée du chômage ») comme international (« la demande de respect des souverainetés nationales n’a jamais été aussi forte qu’aujourd’hui »), ainsi que sur l’exigence d’efficacité dans la conduite de l’action publique (« qui doit produire des résultats sur le long terme pour préparer l’avenir, mais aussi et surtout des résultats immédiats afin d’améliorer les conditions de vie des concitoyens »).

Pour ce professeur en science politique de l’Université Witwatersrand à Johannesbourg en Afrique du Sud, le chef de l’Etat gabonais a prononcé hier un discours de portée internationale. « Il est rare de voir des chefs d’Etat en Afrique avoir une vraie vision de long terme de la marche du monde. On peut citer notamment le rwandais Paul Kagame, l’éthiopien Abiy Ahmed ou encore l’ivoirien Alassane Ouattara. Ali Bongo en fait partie (…) », explique l’universitaire. « Certes, en matière de gouvernance, les choses sont loin d’être idéales au Gabon, comme au Rwanda, en Ethiopie ou en Côte d’Ivoire. Mais l’exécution en Afrique est toujours très compliquée car la marche d’un Etat ne dépend pas d’un seul homme », complète-t-il.

Pour rappel, Après avoir – suite à un AVC – repris l’ensemble des commandes du pays (en septembre), lancé une opération anti-corruption d’une ampleur inédite (en novembre) et effectué son grand retour sur la scène diplomatique (en décembre), le président Ali Bongo Ondimba devrait en ce début d’année renouer avec ses déplacements à l’international, un exercice qu’il affectionne tout particulièrement.