A Libreville ce matin, les Gabonais rassurés par la diffusion des premières images d’Ali Bongo depuis son hospitalisation le 24 octobre dernier

Les premières images du président gabonais, Ali Bongo Ondimba, depuis son hospitalisation le 24 octobre dernier ont été diffusée hier © DR

Une photo et une vidéo du président gabonais ont été diffusées lundi 3 décembre par l’AFP. Celles-ci montrent Ali Bongo à Rabat devisant avec le roi du Maroc, Mohammed VI.

Dans les rues de Libreville ce matin, on se presse pour se rendre à son travail. Mais un sujet monopolise toutes les conversations, les premières images d’Ali Bongo depuis son hospitalisation à Riyad le 24 octobre dernier diffusées hier via l’AFP. Une photo et une vidéo qui montrent le président gabonais discutant avec son hôte, le roi du Maroc, Mohammed VI. Ali Bongo est en effet arrivé à Rabat jeudi dernier pour y achever sa convalescence.

« Il y avait beaucoup de rumeurs ici. Beaucoup de gens disaient que le président était mort. Avec ces images, les gens ont été rassurés. Car, que l’on vote pour la majorité ou l’opposition, les Gabonais veulent la paix et la stabilité. Là, c’est la fin de l’incertitude », explique Marcel, cadre dans une grande banque de la place.

Même son de cloche du côté de Pascale, petite commerçante dans le troisième arrondissement de Libreville. « C’est un homme, un père de famille, un Gabonais, et aussi le président du pays. Personne ne pouvait se réjouir de sa mort. Ceux qui l’ont souhaité sont une infime minorité. Et je ne connais personne dans mon entourage qui ait été dans ce cas. Des gens dans ma famille ont voté Ping en 2016. Moi aussi. Mais personne chez nous, jamais, n’a souhaité la mort d’Ali Bongo », dit-elle avant de nous quitter d’un pas pressé.

« Quand on regarde bien les images, on voit que le président est en bonne santé. Son état devrait s’améliorer encore plus vite désormais. Je pense, moi, qu’Ali Bongo sera de retour au Gabon dans un mois, peut être moins », parie Marc, un enseignant du secondaire d’une petite trentaine d’années.

Au Gabon, depuis quelques heures, nombreux sont ceux à s’interroger sur le mode choisi pour diffuser les premières images du président gabonais. « Le fait que les premières images d’Ali Bongo aient été diffusées par l’AFP en compagnie du roi du Maroc rendent incontestables leur authenticité. C’était sans doute le but de l’opération. Car que n’aurait-on entendu si Ali Bongo était apparu seul, sans le Roi, et si les images avaient été diffusées par les autorités gabonaises. Beaucoup auraient crié à la manipulation. Là, c’est impossible, sauf à être dans le déni de réalité, de soutenir une thèse pareille », explique un professeur en science de la communication de l’UOB.

Mais quid de ceux qui, malgré tout, sur les réseaux sociaux notamment, continuent à faire preuve de scepticisme ? « Il s’agit d’une infime minorité. Des gens souvent issus de la diaspora, donc ne vivant pas au Gabon. Ils ont leur propre agenda en matière de communication. C’est leur jeu. Il suffit que le pouvoir dise bleu pour qu’eux disent rouge. Au départ, ils soutenaient qu’Ali Bongo était mort. Puis, quand il a été transféré au Maroc et que les autorités saoudiennes et marocaines l’ont confirmé, ils ont demandé une photo. Puis après la photo, ils ont voulu une vidéo. Maintenant, ils veulent une autre vidéo, comme ceci ou comme cela. C’est sans fin », dit-il, dans un sourire, avant de conclure placidement : « vous savez, c’est vieux comme le monde, mais il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir ».