« S’attaquer à Noureddin Bongo au Gabon, c’est comme s’en prendre au Prince Harry au Royaume-Uni, c’est vendeur » (politologue)

Nourredin Bongo Valentin © DR

Le n°192 de l’hebdomadaire Moutouki a été retiré des kiosques ces dernières heures suite à une décision de la Haute autorité de la communication (HAC) qui s’est auto-saisie.

Selon un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 1ère par le conseiller membre porte-parole de la Haute autorité de la communication (HAC), Jean François Mouwaka Ngonga, l’article paru en page 3 cette semaine dans l’hebdomadaire Moutouki sous le titre « Noureddin Bongo Valentin, Petit Prince Consort » serait, selon le gendarme gabonais des médias « mensonger » et truffé de « propos et insinuationmalveillantes suspicieuses et tendancieuses frisant l’acharnement, la calomnie et l’injure. »

Au Gabon, au sein de l’opposition, au point du doigt le caractère illégal de cette auto-saisine. La HAC, au contraire, jure être dans son bon droit.

Une grande part de marketing

Pour ce politologue, professeur à l’UOB, au-delà de la querelle juridique, il y a plusieurs leçons à tirer sur le plan politique de cet épisode. « D’abord, on peut noter que désormais, ça n’est plus le débat sur la vacance présidentielle concernant le président Ali Bongo mais la nomination de Noureddin Bongo Valentin au poste de coordonnateur général des affaires présidentielles qui est le principal cheval de bataille des opposants de tout poil. Ensuite, on peut noter que l’opposition au Gabon se bat moins sur le champ politique (à l’assemblée nationale, lors des élections ou autres) que dans l’espace médiatique. Enfin, à cet égard, on peut noter qu’il y une part de stratégie marketing. S’attaquer à Noureddin Bongo au Gabon, c’est comme s’en prendre au Prince Harry au Royaume-Uni, c’est vendeur. Aussi bien pour les mouvements activistes qui veulent faire parler d’eux que pour les médias qui veulent faire de l’audience », analyse l’universitaire.

Cet « entrelacs de logiques politiques et médiatiques » explique le fait que le phénomène n’est pas prêt, selon lui, de s’arrêter.