Fake news : Non, la nomination de Noureddin Bongo à la Présidence n’est ni illégale ni inconstitutionnelle

Nourredin Bongo Valentin lors d'un de ses déplacements sur le terrain le 10 janvier 2020 à Libreville © DR

C’est pourtant ce qu’a affirmé cette semaine le collectif d’activistes pro-opposition « Touche pas à ma terre ».

Lors d’une conférence de presse mercredi 15 janvier, les membres du collectif « Touche pas à ma terre » ont critiqué la nomination de Nourredin Bongo Valentin en conseil des ministres le 5 décembre 2019 au poste de coordonnateur général des affaires présidentielles.

« Depuis l’annonce de la création de ce poste en Conseil des ministres, réuni le 5 décembre 2019, le décret y relatif n’a, à cette date, c’est-à-dire plus d’un mois après, été publié au Journal Officiel alors que le bénéficiaire a pris la plénitude de ses fonctions », ont déclaré Jean Valentin Leyama et Marc Ona Essangui, deux farouches opposants au président Ali Bongo Ondimba.

Problème, cette nomination n’est en rien « illégale ». En effet, le poste ayant été créé en 2002 (pourvu à l’époque par Jean Pierre Lemboumba), le décret qui prévoit la création des fonctions de coordonnateur général des affaires présidentielles existe déjà. Pour pourvoir le poste à nouveau, il suffit donc d’une nomination simple en conseil des ministres. Ce qui a été le cas le 5 décembre 2019, comme l’indique explicitement le communiqué final officiel du conseil des ministres qui s’est tenu à cette date.

Non, pas une, ni deux, mais trois fake news ! 

Pire, dans un communiqué publié le même jour, le collectif « Touche pas à ma terre » multiplient les informations erronées (lire le communiqué ici). Celui-ci évoque la création du poste de Coordinateur Général des Affaires Présidentielles (CGAP). Or, comme indiqué plus haut, le poste a été initialement créé et pourvu en… 2002. Première erreur.

Ensuite, le communiqué évoque une « violation de la Constitution ». Or, le poste de CGAP ne relève en rien de la Constitution qui prévoit certaines fonctions (Président de la République, premier ministre, présidence de la Cour constitutionnelle…) et les règles qui régissent les rapports entre les pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire), mais pas l’organisation interne au sein de chacun d’entre eux. Deuxième erreur. Et donc, au total, avec la conférence de presse, cela fait pas moins de trois fake news !

S’agit-il d’erreurs volontaires ou intentionnelles ? Difficile à dire. Quoi qu’il en soit, l’un des responsables du collectif « Touche pas à ma terre », Marc Ona Essangui, coqueluche des médias internationaux, est réputé pour sa propension à traiter avec légèreté l’actualité, disent les uns, à répandre sans état d’âme des fake news, soutiennent les autres (lire notre article).